Ondina - Ondine (Mar 2019)

La rêverie d'essor ou comment Marcelle, ne pouvant se mouiller les pieds dans la mer, y plonge ses songes

  • Catherine TAUVERON

DOI
https://doi.org/10.26754/ojs_ondina/ond.201822786
Journal volume & issue
no. 2
pp. 5 – 16

Abstract

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Ne te mouille pas les pieds, Marcelle (Come away from the water, Shirley) de John Burningham est un album qui, en son temps (1977), remit en cause les conventions du genre 1) en racontant simultanément deux histoires ou montrant deux mondes parallèles sur les pages de gauche et celles de droite : sur les pages de gauche le monde « réel » d’un après-midi familial à la plage, sur les pages de droite le monde imaginaire de la petite Marcelle (Shirley) qui s’échappe des injonctions maternelles, par la rêverie éveillée, dans une aventure de pirates, de trésor caché et d’auto-couronnement ; 2) en plongeant le lecteur au coeur même d’un monde intérieur enfantin, livré nu, sans commentaire ou supervision adulte, ; 3) en délivrant aux enfants un message qu’on dira libertaire. Nous étudions les rapports de cause à effet des deux mondes parallèles, leur mode de construction, graphique et narratologique, la gestation de la rêverie enfantine, sa signification ainsi que celle de la cartographie imaginaire qui l’accompagne. Mots-clés: mondes juxtaposés dans espaces/temps différents, plongée dans le subconscient enfantin, rêverie éveillée compensatoire, aventure maritime glorifiante