SHS Web of Conferences (Jul 2014)

Les événements intensifs

  • Huyghe Richard

DOI
https://doi.org/10.1051/shsconf/20140801257
Journal volume & issue
Vol. 8
pp. 3111 – 3122

Abstract

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L’expression de l’intensité, dans le domaine nominal, est généralement considérée comme une propriété distinctive des noms abstraits statifs (e.g. courage, tristesse). Il existe cependant des noms intensifs d’aspect dynamique (e.g. ralentissement, effort), qui ont la particularité de pouvoir combiner l’interprétation intensive et la dénotation d’actions ou d’événements (e.g. Un grand ralentissement de l’activité économique a eu lieu l’année dernière). Nous nous interrogeons dans cet article sur les conditions sémantiques qui permettent d’associer lexicalement les traits d’intensité et d’événementialité, et tentons de cerner les propriétés des noms d’événements intensifs par comparaison avec les autres noms d’événements. Dans le cas où les noms d’événements intensifs sont des nominalisations, les propriétés de leurs bases morphologiques sont analysées, ainsi que l’éventuelle transmission de l’intensivité dans les opérations de dérivation successives (e.g. moderne > moderniser > modernisation). Nous étudions également les corrélats aspectuels de l’expression de l’intensité dans le domaine actionnel, certains noms d’événements intensifs présentant une forme de télicité variable, caractéristique des « achèvements graduels » (e.g. la dégradation de la situation (en / pendant) trois ans). Différentes constructions de l’intensité dans le domaine nominal sont ainsi mises en évidence, selon que l’intensité décrite repose sur un changement d’état gradable (e.g. refroidissement, détérioration, diversification), sur l’action d’une force (e.g. frottement, poussée, impact) ou sur une situation mixte d’état-événement (e.g. pagaille, scandale, malaise).