Afrique Archéologie Arts (Dec 2015)
Ethnochemistry in the Dogon country (Mali, 11th-18th century)
Abstract
Les méthodes analytiques de la biogéochimie s’appliquent depuis plusieurs dizaines d’années aux études archéologiques. L’une des questions majeures posées par cette approche reste la conservation des signaux biogéochimiques pendant la phase taphonomique. Nous proposons ici un exemple qui a fait l’objet d’une présentation poster au 7ème Congrès sur la diagénèse des ossements de Lyon (7th International Bone Diagenesis Meeting Lyon, France, October 22nd-25th 2013).Les informations concernant les habitudes alimentaires sont enregistrées dans les os du squelette durant la vie des individus. Mais elles peuvent être ensuite perturbées par des modifications minéralogiques intervenant après l’inhumation. Cependant, certaines conditions favorisent la conservation des tissus squelettiques qui sont préservés de cette altération post-mortem. C’est en particulier le cas des ossements déposés depuis quelques siècles (xie-xviiie) dans les grottes funéraires des falaises de Bandiagara (Mali) par les Tellem, puis par les Dogon. Ils sont macroscopiquement semblables aux os frais. Leur extraordinaire état de préservation aux plans minéralogique, géochimique et organique est démontré par les études par diffraction des rayons X, la mesure de leur teneur en matière organique, l’observation histologique sur lame mince, leur composition chimique élémentaire (Mg, Na, F, Mn, Fe, Y, La, Ce, U) et le rapport calcium versus phosphore.Comme en Afrique de l’Ouest, les éléments concernant l’approche de l’alimentation passée sont rares, ces squelettes humains offrent l’opportunité de tester la qualité des données géochimiques sur la paléodiète dans les domaines du δ13C, δ18O, Sr/Ca, Ba/Ca pour l’apatite osseuse, et du δ13C and δ15N pour le collagène. Les résultats sont discutés en fonction d’approches ethnologiques réalisées en Mali rural.
Keywords