Journal of Lithic Studies (Sep 2017)

Avant-propos au volume La notion de « chaîne opératoire » dans le monde : 50 ans d'études technologiques en Préhistoire

  • Yan Axel Gómez Coutouly

DOI
https://doi.org/10.2218/jls.v4i2.2537
Journal volume & issue
Vol. 4, no. 2

Abstract

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En 1964 s'est tenu aux Eyzies un symposium franco-américain auquel participèrent notamment Fr. Bordes, D. E. Crabtree et J. Tixier, décrit ensuite comme « une pierre de fondation de l’approche technologique » par C. Perlès en 1991. Un quart de siècle plus tard, faisant écho à cette rencontre, sont publiés les actes du colloque d'Antibes « 25 ans d’études technologiques en Préhistoire. Bilan et perspectives », confirmant la maturité de cette nouvelle démarche. Développée par l'école française (cf. les travaux de P. Bodu, M.-L. Inizan, J. Pelegrin, C. Perlès, N. Pigeot, J. Tixier et B. Valentin entre autres), il s'agit d'une approche qui met en œuvre diverses notions, dont celle de chaîne opératoire (initialement introduite par M. Mauss et A. Leroi-Gourhan), de remontage mental, d'économie des matières premières et d'économie du débitage. Cette démarche analytique et systémique vise à isoler les variations ayant peu ou pas de valeur techno-culturelle telles que les accidents de taille, les pièces déviantes, le rôle du support, l'état technique de la pièce ou l'influence de la matière première. Un demi-siècle plus tard, où en est cette approche ? Le présent volume, en illustrant la pérennité de cette école de pensée, se veut un début de réponse. Au sein de ce numéro sont ainsi rassemblés divers cas d’étude où cette méthodologie est appliquée à différentes productions (sur galet, sur éclat, bifaciales, laminaires et lamellaires) provenant d’Europe, du Proche-Orient, d’Asie, d’Océanie et d'Amérique. En présentant les recherches d’auteurs issus d’équipes et de pays variés, l'ensemble met en évidence comment cette démarche a su s’intégrer aux problématiques de diverses équipes en France et à l’international.