Les Nouvelles de l’Archéologie (Sep 2011)
Les églises de l’ancienne Aradi (Sidi Jdidi, Tunisie)
Abstract
Le désir de P.-A. Février d’établir des relations plus étroites avec le « Maghreb romain », fondées sur un travail de terrain, est à l’origine de l’étude du site de Sidi Jdidi. Alors qu’était achevé depuis peu le livre qu’il avait choisi d’intituler ainsi (Février 1989-1990), il fut sollicité par A. Ben Abed afin de constituer une équipe ; déjà atteint par la maladie qui devait l’emporter quelques mois plus tard, il souhaita déléguer l’entreprise, d’autant qu’il se trouvait simultanément appelé par ses amis algériens et par Ch. Pietri, alors directeur de l’École française de Rome, afin d’intervenir également dans le pays voisin. Trois mois seulement après sa mort eut lieu la première campagne d’été d’une série qui devait s’achever en 2006. La perspective était d’abord d’exploiter les sondages qui, sous la direction de A. Beschaouch, avaient été conduits une vingtaine d’années plus tôt par les services de l’Institut national d’art et d’archéologie tunisien, devenu depuis l’Institut national du patrimoine. Ces interventions avaient eu comme but de montrer l’importance potentielle du gisement archéologique alors menacé par des projets d’équipement – la construction d’un barrage, qui fut effective – et d’installation d’un habitat villageois. Parmi les monuments révélés alors partiellement se trouvaient deux basiliques chrétiennes, dont une complétée par un baptistère de plan « en rosace » attribuable par sa forme à l’époque byzantine. Le relevé des vestiges était donc devenu une urgence, d’autant que des sols mosaïqués avaient été mis au jour. Simultanément, il était prévu d’étendre les surfaces soumises à la fouille afin d’obtenir une compréhension plus globale.