INRAE Productions Animales (Dec 2015)

La compétitivité de la filière volaille de chair française : entre doutes et espoirs

  • V. CHATELLIER,
  • P. MAGDELAINE ,
  • Y. TRÉGARO

DOI
https://doi.org/10.20870/productions-animales.2015.28.5.3043
Journal volume & issue
Vol. 28, no. 5

Abstract

Read online

La filière avicole française, qui bénéficie encore d’une croissance de la demande intérieure, a enregistré une baisse de sa production au cours de la dernière décennie, surtout en dindes. Cette évolution traduit une perte de compétitivité par rapport à d’autres pays, notamment européens, particulièrement structurés en termes productif et industriel et dynamiques en termes d’innovations et de réseaux commerciaux. Les importations françaises de viande de volailles, qui proviennent en priorité de pays voisins (Allemagne, Belgique et Pays-Bas) et beaucoup plus marginalement des grands acteurs du commerce mondial (Brésil, USA, Thaïlande…), sont devenues préoccupantes. Elles représentent, en 2014, plus de 30% de la consommation intérieure contre un peu moins de 15% en 2000. Si la balance commerciale de la France en viande de volailles avec les pays tiers (hors Union Européenne) demeure positive, rien n’est acquis pour le futur. A court terme, la mise à zéro des restitutions n’a pas encore produit tous ses effets et les exportateurs français ont bénéficié depuis mi-2014 d’une parité entre l’euro et le dollar favorable. A moyen terme, la concurrence entre les grandes zones exportatrices pourrait s’accentuer en raison des différentiels de compétitivité, de l’ouverture croissante des marchés et de la sensibilité des flux commerciaux à l’évolution des parités monétaires. Le nombre de pays clients de la France est limité, ce qui accentue le niveau de dépendance à des considérations ciblées d’ordre géopolitique ou économique. Enfin, l’évolution récente des règles européennes relatives aux aides à l’export peut fragiliser les produits historiquement bénéficiaires. En conclusion, une attention est portée aux principales raisons d’espérer pour la filière avicole française : une forte dynamique de la demande mondiale ; un marché français à forte valeur ajoutée sur certains créneaux (volaille de qualité) ; l’amorce d’une restructuration de la filière française qui devrait favoriser une reconquête au moins partielle du marché domestique.