The Pan African Medical Journal (Oct 2016)

Discordance gradient-surface dans le rétrécissement mitral: le gradient moyen transmitral est-il un critère de sévérité ou un indice de tolérance du rétrécissement mitral serré ?

  • Hayat Najih,
  • Salim Arous,
  • Aziza Laarje,
  • Dalila Baghdadi,
  • Mohamed Ghali Benouna,
  • Leila Azzouzi,
  • Rachida Habbal

DOI
https://doi.org/10.11604/pamj.2016.25.75.8797
Journal volume & issue
Vol. 25, no. 75

Abstract

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Le rétrécissement mitral (RM) rhumatismal demeure une valvulopathie fréquente dans les pays en voie de développement. Cependant, les pays industrialisés ont vu l'émergence ces dernières années de nouvelles étiologies de RM; notamment l'origine médicamenteuse et/ou toxique responsable de valvulopathies restrictives aussi bien sténosantes que régurgitantes. Pour cette raison, l'évaluation échocardiographique du RM et surtout, la définition de critères objectifs pour conclure au caractère serré du RM reste toujours d'actualité. Les objectifs du travail sont: évaluer l'existence ou non d'une corrélation directe entre le gradient moyen transmitral (GMT) et la sévérité du RM chez les patients porteurs d'un RM serré ou très serré (critère primaire) et analyser les différents paramètres qui conditionnent le gradient moyen transmitral (GMT) (Critère secondaire). Il s'agit d'une étude transversale monocentrique incluant tous les patients admis au service de Cardiologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca pour un RM serré ou très serré, sur une période d'une année (Janvier 2014 à Décembre 2014). Nous avons analysés séparément deux groupes de patients : ceux avec un gradient moyen transmitral=10 mmHg (groupe 1) et ceux avec un gradient=10mmHg (groupe2). 50 patients porteurs d'un RM serré ou très serré ont été inclus. L'âge moyen de nos patients est de 41,7 ans avec prédominance féminine (sex ratio: 0,25). 64% de nos patients avaient un RM serré et 36% avaient un RM très serré. 52% (26 patients) avaient un GMT =10mmHg et 48% (24 patients) avaient un gradient moyen=10mmHg, ce qui suggère l'absence de corrélation directe entre la sévérité du RM et le GMT (coefficient de Pearson R: -0,137). Pour la dyspnée, 80% des patients du groupe 1 étaient dyspnéiques stade II de la NYHA et 70% des patients du groupe 2 étaient dyspnéiques stade III (41%) ou IV (29%) de la NYHA, ce qui signifie l'existence d'une corrélation significative entre le GMT et la sévérité de la dyspnée (R: 0,586 et p: 0,001). L'étude analytique de la fréquence cardiaque et la présence d'une décompensation cardiaque par rapport au gradient moyen transmitral a montré une corrélation significative. En effet, parmi les patients du groupe 1, 96% avaient une FC entre 60 et 100 bpm et aucun patient n'était en décompensation cardiaque. Dans le groupe 2,54% (13 patients) avaient une FC =100 bpm et 7 parmi eux (53%) étaient en décompensation cardiaque gauche. L'étude de la pression artérielle pulmonaire systolique dans les deux groupes de l'étude a révélé l'existence dans notre série d'une corrélation statistiquement significative (R : 0,518 et P : 0,001) entre la PAPS et le GMT. La régularité du rythme et la fonction ventriculaire droite n'étaient pas corrélées au GMT (R : 0,038 et R :-0,002 respectivement). Le gradient moyen transmitral est un bon indicateur de la tolérance du rétrécissement mitral, mais il reflète imparfaitement sa sévérité vue qu'il dépend de plusieurs paramètres hémodynamiques. D'authentiques rétrécissements mitraux très serrés peuvent exister avec des gradients moyens transmitraux =10 mm Hg, c'est pour cette raison que la valeur du GMT ne doit jamais être interprétée isolément.

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