Synergies Espagne (Sep 2011)
Du rap au slam, le flow ne se tarit pas…
Abstract
Nouvelle forme de poésie urbaine, le slam rejoint le rap par certains aspects mais s’en démarque par d’autres : il se révèle en effet plus poétique que polémique, plus mélodique que parodique, fondamentalement lyrique. Dans un afflux de mots, le flow se désolidarise d’un rythme musical prégnant et la recherche harmonique porte alors sur le texte lui-même. S’il se définit originellement comme un texte déclamé a capella, le « slam » contient en germe - dans la musique du mot - toute l’expressivité inhérente à cette forme de poésie vivante. Musique des lettres et des mots, il repose aussi sur la musique des voix qui, même nues, ne sont jamais dénuées d’expressivité. Cette dernière est d’ailleurs portée par le corps tout entier d’un slameur qui est à la fois auteur, interprète, animateur de son propre texte et compositeur d’une partition mélodique induite par son style vocal, ses choix poétiques et prosodiques. En outre, la musique des langues se fait parfois entendre dans des textes emblématiques d’un métissage musical et culturel fondamental. Ainsi le slam ne se laisse-t-il enfermer dans aucun style musical mais se déploie-t-il au-delà des frontières dans un flow indéfinissable – mais intarissable – qui nous ramène aux sources de la poésie lyrique.