Nuevo mundo - Mundos Nuevos (Oct 2017)

Uno no se puede burlar de cualquier persona : espectáculo en la calle y relaciones sociales en Sombrerete (siglo XVIII)

  • Soizic Croguennec

DOI
https://doi.org/10.4000/nuevomundo.71237

Abstract

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Dans son article “El lado oscuro de la plata” (1997), Eduardo Flores Clair décrit les différentes formes de socialisation dans les reales de minas en insistant sur les nombreuses pratiques de divertissement. Dans un monde métissé comme la société minière de Sombrerete au XVIIIe siècle, pareils moments de divertissement – les bals, le jeu sous toutes ses formes, les combats de coq et les paris – sont l’occasion d’une certaine mixité sociale, aussi ténue et momentanée soit-elle. Les créoles, les métis, les mulâtres et mêmes les esclaves peuvent se rencontrer dans les mêmes lieux, pour rire des mêmes choses… Parfois, le spectacle n’a pas besoin d’une organisation formelle et naît de la vie quotidienne dans la rue qui devient alors un théâtre spontané. Ce sont des moments qui tendent non seulement à brouiller les règles et hiérarchies sociales mais aussi à créer un espace favorable à des formes de contestation plus ou moins marquées. Le rire revêt alors un rôle crucial. Toutefois, c’est aussi un véritable jeu d’équilibriste qui peut se retourner contre l’auteur de la moquerie quand les autorités coloniales interviennent pour rétablir l’ordre social. C’est ce que révèle le cas de l’esclave Luis de Valdes, acrobate et magicien à ses heures perdues, accusé de sorcellerie et finalement condamné par l’Inquisition en 1714 comme perturbateur de la paix publique abusant de la crédulité du voisinage.

Keywords