Cahiers d’Études Romanes (Dec 2022)

Alle radici del fenomeno mafioso

  • Daniela Bombara

DOI
https://doi.org/10.4000/etudesromanes.15201
Journal volume & issue
Vol. 45
pp. 147 – 163

Abstract

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La mafia sicilienne s’est appropriée le nom et les exploits des Beati Paoli à plusieurs reprises, afin de se qualifier de “société honorable” qui protège les éléments les plus faibles du tissu social. Cette recherche se propose d’examiner les représentations littéraires et théâtrales de ce groupe pseudo-religieux, qui s’est constitué comme un tribunal alternatif prétendant redresser les torts par des actions punitives extrêmes. Il en ressort un tableau à multiples facettes, dans lequel la mythologie dominante est celle des justiciers déifiés, au-dessus des lois humaines, présente dans la tradition populaire (Pitrè, 1875) et racontée par Carmelo Piola (Li Biati Pauli, 1857) et Luigi Natoli (I Beati Paoli, 1909/1910). Moins connues sont les œuvres qui mettent en évidence les aspects obscurs et inquiétants d’une secte qui, exploitant une stratégie de terreur soigneusement calibrée, a agi comme une véritable organisation criminelle, s’imposant comme un centre de pouvoir occulte parallèle aux institutions dominantes: le récit I Beati Paoli de Vincenzo Linares (1840), la ballade I Beati Paoli de Felice Bisazza (1841), et enfin le drame I Beati Paoli o la famiglia del giustiziato de Benedetto Naselli (1864). En analysant les représentations culturelles des Beati Paoli, il est possible d’identifier les racines du XIXe siècle de la mythologisation du phénomène mafieux qui se manifeste encore aujourd’hui dans la culture de masse.

Keywords