Tr@jectoires (Apr 2017)
Du comté de Cambrai à la marche de Valenciennes
Abstract
Implantée aux confins des deux grands royaumes nés de la dissolution de l’ancien Empire carolingien, la cité de Cambrai constituait à la fois le siège de l’immense diocèse double de Cambrai-Arras et le centre névralgique d’un modeste comté lotharingien. Gouverné à l’aube du Xe siècle par un puissant aristocrate du nom d’Isaac, le comté se mue, en quelques décennies, en une principauté ecclésiastique étroitement soumise aux rois de Francie orientale. En moins d’un siècle, en effet, le comitatus d’Isaac et de ses descendants se vide progressivement de sa substance pour renforcer l’episcopatus des évêques de Cambrai-Arras. Orchestré par les prélats cambrésiens, soutenus en sous-main par les Ottoniens, ce dépouillement en règle des comtes de Cambrai connaît son point d’aboutissement en 1007, lorsque les évêques acquièrent de manière définitive le titre comtal. En se focalisant sur les relations complexes entre rois de Francie orientale, sphère ecclésiastique et comtes de Cambrai, la présente contribution souhaiterait revenir sur le processus de marginalisation du pouvoir comtal en Cambrésis.