Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada (Aug 2024)

Utilisation des médias sociaux et santé du sommeil chez les adolescents au Canada

  • Florence Lafontaine-Poissant,
  • Justin J. Lang,
  • Britt McKinnon,
  • Isabelle Simard,
  • Karen C. Roberts,
  • Suzy L Wong,
  • Jean-Philippe Chaput,
  • Ian Janssen,
  • Meyran Boniel-Nissim,
  • Geneviève Gariépy

DOI
https://doi.org/10.24095/hpcdp.44.7/8.05f
Journal volume & issue
Vol. 44, no. 7/8
pp. 375 – 384

Abstract

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IntroductionLes effets de l’utilisation des médias sociaux sur la santé des adolescents soulèvent de plus en plus de préoccupations en matière de santé publique. Nous avons exploré la relation entre cette utilisation et la santé du sommeil chez les adolescents du Canada de 11 à 17 ans. MéthodologieDes données de l’Enquête sur les comportements de santé des jeunes d’âge scolaire de 2017-2018 étaient disponibles pour 12 557 participants (dont 55,2 % de sexe féminin). Des catégories d’utilisation des médias sociaux ont été établies en fonction de la fréquence (utilisation non active, active ou intensive) et de la présence de symptômes évoquant une dépendance (utilisation problématique). Des modèles de régression logistique à effets mixtes ont révélé des associations entre l’utilisation des médias sociaux et sept indicateurs de la santé du sommeil (symptômes d’insomnie, somnolence diurne, utilisation d’un écran avant de se coucher, respect des recommandations sur la durée du sommeil, variabilité du sommeil, heure de coucher tardive les jours d’école et heure de coucher tardive les jours de repos). RésultatsComparativement à une utilisation active des médias sociaux, une utilisation non active a été associée à de meilleurs résultats des indicateurs de la santé du sommeil, sauf en ce qui concerne les symptômes d’insomnie. Une utilisation intensive des médias sociaux a été associée à un risque accru d’indicateurs défavorables de la santé du sommeil (rapport de cotes ajusté [RCa] de 1,09 à 2,24) et une utilisation problématique a été associée au RCa le plus élevé (1,67 à 3,24). Les associations avec une utilisation problématique des médias sociaux étaient plus marquées chez les filles que chez les garçons, en particulier en ce qui concerne l’heure de coucher tardive les jours d’école (RCa = 3,74 vs 1,84) et les jours de repos (RCa = 4,13 vs 2,18). Les associations entre l’utilisation des médias sociaux et les résultats en matière de sommeil ne variaient pas selon la tranche d’âge. ConclusionUne utilisation intensive et une utilisation problématique des médias sociaux ont été associées à un risque accru de troubles du sommeil chez les adolescents du Canada, avec des associations plus marquées chez les filles que chez les garçons. D’autres recherches doivent être menées pour éclaircir les mécanismes à l’origine des associations entre l’utilisation des médias sociaux et le sommeil, de manière à orienter les recommandations en matière de santé publique.