Çédille: Revista de Estudios Franceses (Dec 2018)

Questions de mémoire et d’identité en espace post-atomique dans H Story de Nobuhiro Suwa et Nagasaki d’Éric Faye

  • Brigitte

Journal volume & issue
Vol. Monografía 8, no. Special 8
pp. 33 – 45

Abstract

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Abstract For Pierre Nora, memory and history are opposed in the way modern societies organize the remains of their past, and old and new monuments feed a sense of historical continuity even though, in some cases, the collective memory is still torn apart by the memory of terrible events. This notion is expanded in the present study to include considerations regarding the progression of memory. New memorial narratives, Nobuhiro Suwa’s films, H Story (2001) and A Letter from Hiroshima (2002), and Eric Faye’s novel Nagasaki (2010), related to the affect of current generations, manage to express the taboos persisting in the Japanese culture today and the identity issues they highlight. Have the experiences of bomb victims and their descendants properly been taken into account? Does the (re)organization of traces of the past sometimes aim to appease enduring rancour? Does the past resurface in the present to demand the recognition of smothered suffering, based on unresolved injustices? These questions form the basis of the argument developed here. Résumé Pour Pierre Nora, mémoire et histoire s’opposent par la manière dont les sociétés modernes ordonnent les vestiges de leur passé, et des monuments anciens et nouveaux alimentent un sentiment de continuité historique parfois même alors que la mémoire collective demeure déchirée par le souvenir de terribles événements. Le présent article élargit cette notion pour y inclure l’examen d’une progression de la mémoire. De nouveaux récits mémoriels, les films de Nobuhiro Suwa, H Story (2001) et A Letter from Hiroshima (2002), et le roman Nagasaki (2010) d’Éric Faye, liés à l’affect de générations actuelles, parviennent à exprimer les tabous persistant dans la culture japonaise aujourd’hui et les questions identitaires qu’elles mettent en évidence. Les expériences vécues par les victimes des bombardements et par leurs héritiers ont-elles bien été prises en compte ? L’organisation des traces du passé ne sert-elle pas parfois une politique d’apaisement ? Le passé ne resurgit-il pas dans le présent pour exiger la reconnaissance d’une souffrance étouffée, basée sur une injustice jamais résolue ? Ces questions forment la base de l’argument développé ici.

Keywords