Verbum (Feb 2015)
Empreinte ou emprise néolibérale sur les politiques éducatives européennes : regard et éclairage culturometrique sur le cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL)
Abstract
Ces trois dernières décennies témoignent de l’affermissement des politiques néolibérales menées avec succès par les gouvernements de nombreux états. Partant du constat que les politiques néolibérales eurent pour effet de creuser l’écart entre les riches et les pauvres par la réduction des prestations sociales, de décimer les services publics par le transfert de gestion à des agents privés et de fracturer les infrastructures sociales comme la Santé et l’Education, leurs effets délétères sont restés peu controversés comme le manifeste l’acceptation tacite de ceux qui en sont les plus affectés. De fait, dans les démocraties représentatives, enseignants, étudiants et leurs familles, les communautés et les institutions, soutiennent indûment les politiques éducatives prônées par le Conseil de l’Europe sous le couvert de promouvoir la diversité culturelle et faciliter la mobilité professionnelle. Cet article discute des effets de la politique éducative néolibérale sur l’apprentissage des langues vivantes, et ce au travers de la définition culturométrique de l’identité culturelle, un concept originellement inextricablement lié à l’apprentissage linguistique. En retraçant les changements téléologiques en didactique des langues liés aux vicissitudes conjoncturelles sociopolitiques et économiques, il examine comment la promotion de la diversité invoquée dans le CECRL se voit révoquée à celle de formation à l’emploi sous l’impulsion de la gouvernance néolibérale ; autrement dit, cet article fait état de la dérive éducative comminatoire vers la simple option professionnelle de construction identitaire de ‘l’employé idéal’
Keywords