Les Nouvelles de l’Archéologie (Sep 2011)

La montagne d’Îgîlîz et le pays des Arghen (Maroc)

  • Ahmed S. Ettahiri,
  • Abdallah Fili,
  • Jean-Pierre Van Staëvel

DOI
https://doi.org/10.4000/nda.1435
Journal volume & issue
Vol. 124
pp. 49 – 53

Abstract

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Placé sous la direction scientifique d’Ahmed Ettahiri (Insap), d’Abdallah Fili (Université d’El Jadida, Umr 5648) et de Jean-Pierre Van Staëvel (Université de Paris-Sorbonne, Umr 8167), le programme archéologique La montagne d’Îgîlîz et le pays des Arghen. Enquête sur l’histoire du peuplement rural dans le Sud marocain au Moyen Âge et à l’époque prémoderne a pour objet d’étude la montagne d’Îgîlîz, située dans l’Anti-Atlas, à une soixantaine de kilomètres à l’est-sud-est de Taroudant, non loin de la plaine du Sous. C’est là, vraisemblablement dans un village situé au pied de cette montagne, que naquit et grandit, dans le dernier quart du xie siècle, Ibn Tûmart, l’une des plus grandes figures de l’histoire du Moyen Âge marocain. Juriste et théologien, ce personnage est le fondateur de la doctrine religieuse almohade, qui allait trouver dans la région ses premiers partisans parmi les membres de la tribu des Arghen, ses frères de sang. La forteresse implantée au sommet de la montagne a alors servi, dans les années 1120-1130, de refuge et de lieu de retraite pieuse à cette communauté de dévots voués à la réforme, dans le cadre d’une institution religieuse et militaire particulière : le ribât. La lente mais irrésistible expansion guerrière initiée par ces ardents mystiques contre le pouvoir des Almoravides et leur capitale Marrakech devait aboutir, un quart de siècle après ses débuts, à la constitution du plus vaste empire que le Maghreb médiéval ait jamais connu : l’empire almohade (1147-1269).