Italies (Dec 2019)
Lavorando come Oriali, la classe operaia vince i mondiali?
Abstract
L’objectif de cet article est de poser l’accent sur la représentation du poste de milieu de terrain, dans une équipe de football, dans la chanson « una vita da mediano » (une vie de milieu de terrain) de l’auteur-compositeur italien Luciano Ligabue et de souligner dans quelle mesure le poste de milieu de terrain peut être considéré comme une représentation d’une réalité sociale précise : la classe ouvrière. À travers l’analyse des paroles de la chanson et l’étude des commentaires des matchs de football des années soixante-dix en Italie, on peut retrouver l’usage d’un même champ lexical : celui des reportages et des articles décrivant les luttes ouvrières et les changements sociaux qui ont bouleversé l’Italie dans les années soixante-dix. Ce choix lexical confère au milieu de terrain un rôle existentiel. Il s’agit d’un combattente, un gladiatore, le symbole de l’homme qui travaille durement et qui s’engage ; il a conscience de son rôle clé à l’intérieur de la société (de l’équipe de football et de travail) qui privilégie l’intérêt collectif sur la gloire personnelle. Son but est la reconnaissance de la dignité de son travail et de sa place dans la communauté. Gabriele Oriali, joueur né en 1952, auquel la chanson est dédiée, fut un milieu de terrain de l’Inter de Milan à partir de 1970 - année de l’approbation du statut des travailleurs en Italie - et il termina sa carrière en 1982, après avoir gagné la Coupe du monde en Espagne, deux ans après la « marche des 40.000 » à Turin qui a représenté l’effondrement du mouvement ouvrier en Italie. Pour cette raison, Gabriele Oriali peut représenter le chemin et le développement du mouvement, mais avec une fin différente. En poursuivant ses efforts, en continuant à croire dans le pouvoir de la collectivité, il arrive à obtenir sa dignité de travailleur et d’être humain en gagnant le prix le plus important : la Coupe du monde.
Keywords