M@GM@ (Dec 2017)
Femmes et sciences : histoire et critique d'un déterminisme et d'une exclusion scientifiques
Abstract
Les études féministes menées à partir des années 1960 ont permis de développer les recherches en histoire des sciences de la nature autour des rapports entre les sexes, essentiellement en termes de domination. Ces études critiques des sciences posent la question de l'historicité des pratiques scientifiques et donc des concepts qu'elles produisent ainsi que de leur légitimité épistémologique. Le caractère historique place alors les savoirs scientifiques non plus comme résultant d'une activité menée par des acteurs neutres, lesquels auraient un point de vue nécessairement objectif et « universel », mais comme résultant d'une dynamique de pensée. Celle-ci situe les points de vue par rapport à un groupe social genré et dominant qui « s'autorise » naturellement à produire le savoir dans des formes et des canons donnés et acceptés par ses membres, le tout formant une communauté légitime. Celle-ci exclue « scientifiquement » les autres formes de savoir et surtout, les autres groupes producteurs de savoirs scientifiques. Les femmes on fait parti (et le font parfois encore) de ces groupes exclus, car elles seraient « scientifiquement » et « naturellement » identifiées comme inaptes aux sciences et même à tout effort intellectuel. J'essaierai de présenter à la fois les arguments de l'infériorisation des femmes, et également les réactions de celles-ci face à leur exclusion, à travers des productions scientifiques féminines.