Voix Plurielles (Dec 2021)
« I was the low girl on the totem pole »
Abstract
De nombreux travaux critiques dans le domaine des études littéraires autochtones utilisent le critère linguistique francophone comme déterminant dans la constitution du corpus, voire de l’histoire littéraire autochtone au Québec. Dans cet article, l’autrice fait l’argument, à partir d’une lecture du récit autobiographique Geniesh : An Indian Girlhood de l’écrivaine crie Jane (Willis) Pachano, selon lequel la restitution de la pluralité des langues d’énonciation (le français, certes, mais aussi l’anglais et les langues autochtones) au corpus des littératures autochtones au Québec permet de mieux saisir les contours et la diversité de cette histoire littéraire particulière et, par le fait même, de considérer Geniesh comme participant de celle-ci et la complexifiant en donnant à lire une expérience intime, et un savoir qui est ressenti, du pensionnat alors que les écrits littéraires autochtones à propos des écoles résidentielles sont peu nombreux dans la belle province. De plus, par la lecture et l’analyse de Geniesh, l’autrice démontre comment les violences langagières qui, en partie, ont empêché le texte de Pachano d’être considéré parmi les premiers textes littéraires autochtones dans les années 1970, se trouvaient déjà symbolisées à même la diégèse du récit et l’expérience traumatique du pensionnat.