INRAE Productions Animales (Jun 2019)

Élevage et territoires : quelles interactions et quelles questions ?

  • Jacques LASSEUR,
  • Thierry BONAUDO,
  • Jean-Philippe CHOISIS,
  • Marie HOUDART,
  • Martine NAPOLÉONE,
  • Muriel TICHIT †,
  • Benoît DEDIEU

DOI
https://doi.org/10.20870/productions-animales.2019.32.2.2504
Journal volume & issue
Vol. 32, no. 2

Abstract

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Les leviers susceptibles de conforter la durabilité de l’élevage concernent i) la capacité du système considéré à se maintenir en conservant ses capacités productives et en renouvelant les ressources dont ils dépend, en répondant aux enjeux économiques et de filières : l’efficience est alors au centre des évaluations ; ii) la capacité de l’activité d’élevage à intégrer au-delà de ses intérêts propres celle d’un ensemble des porteurs d’enjeux qui l’environnent : les interactions à l’échelle des territoires sont alors au centre des analyses. A partir de l’analyse transversale de travaux associant l’agronomie – zootechnie, la géographie et la sociologie sur des terrains français et étrangers nous identifions trois dimensions particulières pour les recherches concernant les interactions élevage et territoire : i) la mesure des impacts des activités sur des espaces continus, ii) l’analyse de la diversité des activités permettant de relier « local et global », et iii) l’étude des interactions entre acteurs d’un territoire pour favoriser l’émergence d’innovation renforçant la durabilité territoriale. Cinq études de cas illustrent ces défis actuels de la recherche sur les interactions élevage et territoire en ce que ces approches amènent aux débats sur le futur des recherches sur l’élevage. Les recherches conduites sur le territoire sont en tension sur un gradient tiré d’une part vers des mesures d’objectivation de l’impact des activités humaines dans un contexte de changement global et d’autre part vers une compréhension, intégrant toute la subjectivité des acteurs de ce sur quoi l’élevage est attendu à l’avenir. Il ne s’agit pas pour nous d’opposer ces orientations de recherche mais, de faire jouer leurs complémentarités en les situant dans un nouveau courant de recherche qui s’intéresse aux « transitions territoriales » c’est à dire aux cadres théoriques et aux outillages qui permettent d’accompagner les acteurs d’un territoire dans un processus de changement.