Alternative Francophone (Jan 2011)
Le Dipoula de Sti et Pahé : un Titeuf mal noirci ? Endroits et envers de la Francophonie à travers une bande dessinée franco-gabonaise
Abstract
L’album Dipoula, paru aux éditions Paquet (2008), représente le fruit d’une collaboration formelle entre un scénariste français (Sti) et un dessinateur gabonais (Pahé). Le personnage éponyme Dipoula endure le double handicap d’être à la fois orphelin et albinos, le premier étant la conséquence du second. Le texte est un florilège des gags que multiplie Dipoula au sein de l’orphelinat à la porte duquel ses parents l’ont abandonné. Du fait que l’album affirme à la fois son engagement idéologique (condamner la stigmatisation de l’albinos) et son enracinement sociologique, l’on pourrait s’interroger sur les stratégies adoptées par les auteurs pour construire le vraisemblable et se rallier ainsi l’adhésion du public. L’enjeu consiste à examiner la pertinence pour un auteur français de restituer une société gabonaise qu’il ne connaît que superficiellement. L’on finirait ainsi par s’interroger sur le lectorat visé et sur les motivations inavouées des partenaires (scénaristes, dessinateur et éditeurs). Mais plus largement, cette production n’est-elle pas la preuve qu’un rapport déséquilibré entre les forces en présence nuira toujours à l’idéal de partage et de dialogue cher à la Francophonie ? The Dipoula comic strip album, published by Editions Paquet (2008), represents the culmination of a formal collaboration between a French scenarist (Sti) and a Gabonese illustrator (Pahé). The namesake character Dipoula suffers the setback of being an orphan due to his albino nature. The text is an assortment of gags that Dipoula reproduces within the orphanage where his parents abandoned him. Given the album’s affirmation of both its ideological commitment (to condemn the stigmatization of albinos) and its sociological grounding, one can question the strategies adopted by the authors to create the verisimilitude necessary to gaining public favor. The study examines the relevance for a French author to depict a Gabonese society that he may know only superficially. One might wonder about the targeted audience as well as the unexpressed motivations of the partners (scriptwriters, illustrator, and editors). More generally, is this production not the proof of an imbalanced relationship between the forces at play always becoming a detriment to the ideal of sharing and dialogue dear to Francophonie?
Keywords