Sciences, Eaux & Territoires (Apr 2003)

Incendie et structure spatiale d'un territoire : connaître le lien entre la dynamique anthropique et naturelle pour favoriser une régulation du risque à moyen terme

  • C. NAPOLEONE,
  • M. JAPPIOT,
  • E. DUMAS,
  • T. TATONI

Journal volume & issue
no. Spécial Ingénieries-EAT-17

Abstract

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L'étalement spatial des villes entraîne une concurrence d'usage du sol où les dynamiques anthropique et naturelle entrent en conflit. Ces nouveaux paysages, où se multiplient les contacts urbanisation/espaces naturels, affectent la diversité des milieux naturels et induisent un nombre croissant de départs de feux. Le département des Bouches-du-Rhône en est un exemple : depuis le début du siècle, de nombreuses terres agricoles ont été abandonnées. Celles-ci ont été progressivement enforestées. Les espèces colonisatrices, tel que le pin d'Alep (Pinus halepensis) possèdent souvent un fort pouvoir combustible. D'autre part, depuis 1960, nous observons un étalement spatial de l'urbanisation depuis le centre de Marseille sur les communes rurales alentours. La rencontre entre ces deux dynamiques croisées, urbaine et " naturelle ", a donné naissance à de nouveaux types de contacts et a accru les départs de feux. Ceci nous a conduit à étudier les interfaces entre espaces urbanisés et espaces forestiers, avec deux approches complémentaires. Aménagement du territoire et ses conséquences écologiques : les patrons d'urbanisation sont fonction des choix de localisation résidentielle. Les ménages choisissent un lieu pour résider, en fonction d'un certain nombre d'éléments inhérents à la structure du territoire (réseau de transport, pôles d'emplois, localisation des services publics,etc.), mais également en fonction de l'environnement naturel. L'étude des comportements résidentiels peut donc être un moyen de révéler les préférences individuelles pour un type d'environnement. Réciproquement, l'organisation de l'urbanisation sous forme linéaire aux abords des espaces " naturels " ou sous forme surfacique à l'intérieur des îlots forestiers modifie la structure du paysage, tendant à le fragmenter. L'objectif est de comprendre les liens entre patrons urbains et structure des communautés végétales à différentes échelles. Analyse du risque : les formations rencontrées au niveau des interfaces urbanisation/milieux naturels sont des formation en général préforestières. En sous-bois, elles présentent des fonctionnements de réponse aux perturbations liées aux activités anthropiques : ces perturbations semblent issues en partie de l'organisation de l'urbanisation. L'objectif est de mettre en évidence le rôle de ces formations de sous-bois dans la vulnérabilité, le départ et la propagation des incendies.