Revue Gouvernance (Jan 2019)
La résistible émergence d’une gouvernance participative à Delhi
Abstract
Ville majeure mais État faible, Delhi est, depuis 2000, un laboratoire de la démocratie participative, notamment parce que c’est là qu’a émergé en 2013 l’Aam Aadmi Party (AAP, Parti de l’homme ordinaire), un parti qui place la participation au coeur de son projet politique. Cet article analyse ce qui fait à la fois la nouveauté et la faiblesse de la gouvernance participative proposée par l’AAP depuis sa large victoire électorale de 2015, en situant cette gouvernance par rapport aux pratiques antérieures. En comparant la destinée de trois dispositifs successivement mis en oeuvre au cours des deux dernières décennies dans la capitale indienne – le programme Bhagidari, les mohalla sabhas (assemblées de quartier) et les SMC mahasabhas (assemblées scolaires) – il propose une « analyse contextualisée de la participation » (Mazeaud, Boas, et Berthomé, 2012) et contribue ainsi au dialogue nécessaire entre études des dispositifs participatifs et études de la gouvernance (Melo et Baiocchi, 2006). Plus spécifiquement, en interrogeant à la fois le sens et la réception des principes d’action publique regroupés sous le nom de gouvernance participative, cet article met en évidence le rôle de deux acteurs de la gouvernance urbaine – la bureaucratie et la société civile organisée – dans la longévité du programme Bhagidari et la brièveté des assemblées de quartier à Delhi.
Keywords