Translation Studies: Theory and Practice (Apr 2023)

Vittoria Aganoor, l’Arménie Rêvée et Méconnue

  • Antonella Mauri

DOI
https://doi.org/10.46991/TSTP/2023.SI.1.183

Abstract

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Le présent article concerne la poétesse italienne Vittoria Aganoor (1855-1910), fille d’Edoardo Aganoor, aristocrate d’origine arménienne. Son précepteur, le père Zanella, grand poète et pédagogue, a décelé son talent poétique dès sa jeunesse. Dès les années 1870, elle publie des poèmes dans des revues littéraires : son premier livre sort en 1900 et connaît un grand succès, mais elle est déjà saluée par la critique et bien connue du public. Son père a refusé de lui enseigner l’arménien. La frustration liée à ce « langage dénié » l’accompagnera tout au long de sa vie. Elle ne pourra pas apprendre l’arménien dans sa jeunesse à cause du refus inexplicable de son père, et lorsqu’elle est enfin libre de le faire, elle était trop vieille. L’arménien restera à jamais un idiome étranger qui ne lui appartient pas : une partie d’elle-même lui a ainsi été enlevée et ne trouvera plus ses mots. L’incommunicabilité et le langage déni font partie intégrante de sa poétique, et apparaissent dans d’autres écrits, notamment ses lettres.

Keywords