Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada (Oct 2022)

Soutien aux travailleurs de la santé et détresse psychologique : réflexion sur la situation actuelle et la période suivant la pandémie de COVID-19

  • Rima Styra,
  • Laura Hawryluck,
  • Allison McGeer,
  • Michelle Dimas,
  • Eileen Lam,
  • Peter Giacobbe,
  • Gianni Lorello,
  • Neil Dattani,
  • Jack Sheen,
  • Valeria E. Rac,
  • Troy Francis,
  • Peter E. Wu,
  • Wing-Si Luk,
  • Jeya Nadarajah,
  • Wayne L. Gold

DOI
https://doi.org/10.24095/hpcdp.42.10.01f
Journal volume & issue
Vol. 42, no. 10
pp. 475 – 485

Abstract

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IntroductionCette étude explore la relation entre le soutien émotionnel, le risque perçu et les résultats en matière de santé mentale chez les travailleurs de la santé, qui font face à des taux élevés d’épuisement professionnel et de détresse mentale depuis le début de la pandémie de COVID-19. MéthodologieUne enquête transversale a été menée en ligne au cours de la première vague de la pandémie de COVID-19 auprès de travailleurs de la santé de divers centres de la région du Grand Toronto (Ontario, Canada) pour évaluer les stratégies d’adaptation, la confiance dans les mesures de lutte contre les infections, l’impact du travail antérieur lors de l’épidémie de SRAS survenue en 2003 et le soutien émotionnel. Les résultats en matière de santé mentale ont été évalués au moyen de l’échelle du trouble d’anxiété généralisée (GAD-7), de l’échelle d’impact des événements – révisée (IES-R) et du questionnaire sur la santé des patients (PHQ-9). RésultatsSur les 3 852 participants, 8,2 % ont eu recours à des services professionnels en santé mentale, 77,3 % ont reçu du soutien émotionnel de la part de membres de leur famille, 74,0 % de la part d’amis et 70,3 % de la part de collègues. Les personnes qui ne se sont pas senties soutenues dans leur travail présentaient des probabilités plus élevées d’éprouver des symptômes d’anxiété modérés et sévères (rapport de cotes [RC] = 2,23; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,84 à 2,69), de trouble de stress post-traumatique (TSPT) (RC = 1,88; IC à 95 % : 1,58 à 2,25) et de dépression (RC = 1,88; IC à 95 % :1,57 à 2,25). Près de 40 % avaient peur de parler à leur famille des risques auxquels ils étaient exposés au travail. Ceux qui ont pu partager cette information faisaient état d’un risque plus faible d’anxiété (RC = 0,58; IC à 95 % : 0,48 à 0,69), de TSPT (RC = 0,48; IC à 95 % : 0,41 à 0,56) et de dépression (RC = 0,55; IC à 95 % : 0,47 à 0,65). ConclusionLes sources informelles de soutien, en particulier la famille, les amis et les collègues, jouent un rôle important dans l’atténuation de la détresse et devraient être encouragées et utilisées davantage par les travailleurs de la santé.