Iris (Dec 2020)

Vingt-deux questions pour un surplomb

  • Salah Stétié,
  • Claude Fintz

DOI
https://doi.org/10.35562/iris.1393
Journal volume & issue
no. 37
pp. 67 – 80

Abstract

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À travers le présent entretien, Salah Stétié, écrivain au carrefour d’au moins deux traditions culturelles, envisage son rapport singulier à la question de l’entre-deux. Il évoque en particulier le lien très étroit qui l’unit aux civilisations de la Méditerranée (en tant que terre du milieu, terre entre plusieurs rives) ; la question de l’intervalle l’amène à parler du sens de son écriture poétique, de son rapport à la langue et à la traduction. Plus surprenant sans doute est le contexte premier qu’il donne à son exploration poétique, selon une inspiration très orientale : une physique spirituelle de l’énergie — de la danse de l’énergie, au centre de laquelle le poète se tient, à « la source des vertiges ». C’est une entité quasi impersonnelle et insituable qui écrit, à la croisée des dimensions mentales, spirituelles et verbales — et d’un inconscient qui serait beaucoup plus large que le personnel. Cependant, pour Salah Stétié, le poète, loin de ne résider nulle part, développe une « citoyenneté surplombante » qui lui permet de circuler dans toute l’étendue du réel, de l’embrasser dans son ensemble et d’en témoigner sans exclusive.