Ziglôbitha (Sep 2024)

La femme au corps de garde : évolution ou involution des mentalités africaines du XXIe siècle. Approches sociocritique et féministe de quelques romans gabonais et guinéo-équatoriens

  • Hubert EDZODZOMO ONDO

DOI
https://doi.org/10.60632/ziglobitha.n011.20.vol.4.2024
Journal volume & issue
Vol. 04, no. 011
pp. 329 – 344

Abstract

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Résumé : Aba’a, Abaha, Abá ou le corps de garde, chez les fang du Gabon et de la Guinée Équatoriale, est une petite case rectangulaire, placée souvent à chaque extrémité du village qui peut servir d’abord de sentinelle, ensuite de tribunal traditionnel où les hommes résolvent les litiges et autres palabres de la communauté et enfin, le lieu où on accueille l’étranger. Pendant la période coloniale en Afrique, les femmes n’étaient admises au corps de garde qu’à des rares occasions. Si la deuxième moitié du XXe siècle du continent africain est connue comme celle des indépendances politiques, elle est aussi celle des luttes féministes ainsi que des changements des mentalités. Le présent travail dresse le bilan de certaines luttes féministes notamment la présence de la femme au corps de garde dans un lieu symbolique de la virilité masculine. L’intrusion de la femme en ce lieu n’aurait-il pas contribué à une « dévirilisation de l’homme » ? La dépénalisation de l’homosexualité au Gabon en 2020 ne signifie-t-elle pas un recul de la masculinité ? Au moment où le Centre de Recherche Afro-hispanique (CRAHI) de l’Université Omar Bongo, rend hommage à la Professeure Gisèle Avomo Mba, pionnière de l’hispano-guinéen dans les curriculas de l’enseignement supérieur au Gabon, notre contribution examine cette présence féminine atypique au corps de garde dans des romans d’autrices contemporaines fang francophones du Gabon, Mon amante, la femme de mon père (2007/2017) de Sylvie Ntsame, Féminin interdit (2007) d’Honorine Ngou et hispanophones de la Guinée Équatoriale, Ekomo (1985) de María Nsue Angüe, La bastarda (2016), Herencia de bindendee (2016) et Allí abajo de las mujeres. Djí ené bina bito así (2019) de Trifonia Melibea Obono pour scruter cette évolution ou involution des mentalités dans les sociétés romanesques postcoloniales. Mots-clés : Femme, Corps de garde, Évolution et/ou involution, Approches sociocritique et féministe, Gabon et Guinée Équatoriale.