Oléagineux, Corps gras, Lipides (Jan 2004)

Les oméga 3 : de l’alimentation animale à la nutrition humaine

  • Combe Nicole,
  • Fénart Evelyne

DOI
https://doi.org/10.1051/ocl.2004.0046
Journal volume & issue
Vol. 11, no. 1
pp. 46 – 49

Abstract

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La dernière édition des Apports nutritionnels conseillés (ANC- éd. 2001) souligne la nécessité d’accroître la consommation d’acide alpha-linolénique (ALA). Celle-ci devrait au minimum doubler et représenter 0,8 % (par rapport à l’énergie totale) contre 0,34 % actuellement. Or, l’étude Aquitaine [1] a montré que les lipides d’origine animale contribuaient à près de 75 % de l’apport alimentaire en ALA. Ainsi, parmi les stratégies envisageables pour accroître notre consommation d’ALA, sans changer fondamentalement les habitudes alimentaires des Français, on note un intérêt croissant pour augmenter la teneur en oméga 3 des produits animaux via l’alimentation de ces derniers. Quelques exemples de modification de la composition en acides gras des produits animaux sont exposés. Chez les espèces monogastriques (volaille, porc), le profil des lipides de carcasse est un bon reflet des lipides alimentaires. Ainsi, chez le porc, le niveau d’oméga 3 peut être augmenté d’un facteur 2 à 4, lorsque les animaux reçoivent dans leur alimentation de l’huile de colza, des graines de lin ou de la farine de poissons. En revanche, chez les animaux ruminants, le transfert des acides gras polyinsaturés alimentaires vers les tissus est faible en raison de l’hydrogénation qu’ils subissent dans le rumen. Certaines stratégies qui consistent à protéger ces acides gras de la biohydrogénation permettent néanmoins d’accroître le taux d’ALA dans les tissus et le lait. Ainsi, il apparaît possible d’augmenter la consommation d’oméga 3 de la population, via la consommation de produits issus d’animaux nourris avec des sources d’oméga 3. Cependant, au niveau de la production, ces changements doivent être maîtrisés \; ils ne peuvent se faire sans un contrôle des qualités d’une part organoleptiques, en raison du degré élevé d’oxydabilité de ces acides gras, d’autre part de texture, en raison de leur caractère « fluide ».

Keywords