Cinq Continents (Dec 2019)
Villes nouvelles algériennes : conséquences spatiales d'une politique d'habitation
Abstract
La production des villes nouvelles algériennes (postindépendance) s’inspire largement de l’idéologie du courant moderne. Elle se dresse, telle une adaptation des principes de ce dernier, non seulement au contexte économique austère du pays, mais aussi aux conditions de crise de logement qui le caractérisent. De ce fait, le milieu de vie se défini par le minimum habitable, implanté dans le minimum environnemental. Parallèlement à ces stratégies conceptuelles, se dresse une culture spatiale quiapparait, via une remodélisation de l’espace par les usagers. Ce comportement ne se limite pas à une reproduction parfaite des gestes du passé, mais s’établie plus tôt tel un phénoméne kaléidoscopique à la frontière du traditionalisme et de la modernité. Une analyse qui laisse planer un espace palimpseste où les comportements des utilisateurs exposent une interference continuelle entre le moderne et le local. De ce qui précède apparait toute la complexité de l’interprétation des pratiques de la population qui se réapproprie l’espace à travers des modifications de sa fonction initiale, et/ou des transformations physiques de ce dernier. Nous tenterons un diagnostic de la personnalité de l’usager à travers une lecture de ces réapproprtiations. L’objectif étant de décrire l’investissement de l’espace par l’habitant via une enquête qualitative associant entretiens centrés et épisodes d’observation flottante au niveau d’une unité de voisinage de la ville nouvelle algérienne, en l’occurrence Ali Mendjeli de Constantine.