Cahiers du MIMMOC ()

« Pourquoi le Camarade Staline ne nous en parle pas à la radio ? » : le destin des femmes soviétiques face au rapatriement depuis la France (1944-1947)

  • Amine Laggoune

DOI
https://doi.org/10.4000/mimmoc.6201
Journal volume & issue
Vol. 24

Abstract

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La politique de rapatriement soviétique à la sortie de la Seconde Guerre mondiale en France a inauguré les premières tensions entre anciens alliés. A la fin de l’année 1944, plus de 80 000 anciens prisonniers de guerre et déporté soviétiques se trouvent en France dont une partie a été évacuée de l’ouest de l’Allemagne grâce à l’avancée des troupes anglo-américaines. Staline envoie à Paris une mission militaire de rapatriement chargée d’organiser leur retour avant qu’un accord officiel entre les deux pays en juin 1945 rende leur rapatriement obligatoire. Alors qu’un certain nombre de femmes soviétiques font tout pour éviter le retour, les agents de Staline partent à leur recherche dans tout le pays en déployant des moyens considérables dans un contexte de sortie de guerre mêlant désorganisation, intérêts nationaux et volonté de retour à l’ordre. Les exigences de l’URSS se heurtent rapidement aux positions françaises sur les questions liées au retour des femmes. Il convient de se demander pourquoi dans un rapatriement presque exclusivement masculin, les autorités soviétiques ont porté tant d’intérêt à retrouver leurs ressortissantes. Puis, quelles ont été les stratégies de ces femmes face aux autorités soviétiques ?

Keywords