Literatūra (Vilnius) (Jan 2010)

Intertekstualumas Michelio Houellebecqo kūryboje. L’intertextualité dans l’oeuvre de Michel Houellebecq

  • Inga Litvinavičienė

Journal volume & issue
Vol. 52, no. 3
pp. 68 – 81

Abstract

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L’article vise à élucider l’intertextualité dans l’oeuvre de Michel Houellebecq où on retrouve plusieurs traces des textes antérieurs. L’écrivain se dit le grand lecteur qui n’hésite pas d’interpréter, critiquer, polémiquer avec ses prédécesseurs. L’analyse proposée met l’ac­cent sur les liens intertextuels avec Balzac, Baudelaire et Schopenhauer qui s’avèrent très importants dans la compréhension de l’oeuvre houellebecquienne.Balzac et Houellebecq se rejoignent sur la conception « zoologique » de l’être humain. Ce côté animalier est présenté chez Houellebecq comme déterminé par la structure physiologique et psychi­que de l’homme. Les deux auteurs ont également la vision pareille sur la société, son déclin, la tyrannie de l’argent. Les personnages houellebecquiens évo­quent parfois, dans leurs propos, les êtres fictifs de la Comédie Humaine, tissant ainsi les parallélismes éloquents des vies.Dans les textes houellebecquiens on retrouve également l’influence baudelairienne qui se voit dans les motifs de la solitude, de la souffrance, de l’ennui, dans le sentiment de l’étrangeté. Cette thématique du spleen rejoigne celle de l’idéal qui prend de la confi­guration dans la possibilité de la création du monde nouveau, dépourvu de la souffrance humaine.Les oeuvres houellebecquiennes sont surtout im­prégnées des idées de Schopenhauer exposées dans son livre Le Monde comme volonté et comme repré­sentation. Schopenhauer est considéré par Houel­lebecq comme le maître spirituel. Les deux auteurs partagent la vision pessimiste, voire nihiliste du monde, centrée sur la prédominance de la souffran­ce. Le concept schopenhauerien de la volonté révèle l’origine d’un manque que les humains ne peuvent jamais satisfaire. Ce manque-là est bien présent chez Houellebecq dont les personnages sont constamment terrorisés par les désirs contradictoires, porteurs de la déchéance physique et morale.