Revue d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux (Jan 2011)
Evaluation des inefficiences zootechnique et environnementale pour intensifier écologiquement les systèmes d’élevage tropicaux. Etude de cas à la Réunion
Abstract
Selon la FAO, l’élevage contribuerait à hauteur de 18 p. 100 aux émissions globales de gaz à effet de serre (GES) d’origine anthropique. Face à une population mondiale et une demande en produits animaux grandissantes, il s’agit de concevoir des systèmes d’élevage non seulement plus productifs mais également plus respectueux de l’environnement. Dans cette perspective, les consommations d’énergies non renouvelables (ENR) et les émissions de GES des principales productions animales de la Réunion (bovin lait, bovin viande, porc, volaille et lapin) ont été évaluées. Partant d’une méthode développée en France métropolitaine, il s’agissait de réévaluer les coefficients énergétiques et les facteurs d’émission en tenant compte des particularités du contexte et des systèmes d’élevage locaux. L’échantillon étudié comprenait 195 élevages, soit plus de 25 p. 100 des exploitations encadrées par les coopératives locales. Cette étude a montré que les inefficiences environnementales (consommations d’ENR et émissions de GES par kilogramme de produit animal) et l’inefficience zootechnique (quantités d’aliments concentrés consommés par kilogramme de produit animal) étaient corrélées positivement. Il est donc possible d’intensifier écologiquement les productions animales. De telles études sont rares dans les Suds ; leur essor suppose des adaptations méthodologiques encore plus importantes que celles menées dans le cas réunionnais, pour pouvoir évaluer des systèmes généralement peu mécanisés, à faible niveau d’intrants, mixtes, dont l’élevage est multifonctionnel et mobilise des formes d’énergies multiples.
Keywords