Studii de gramatică contrastivă (Dec 2019)
TOUT CE QUE TU AS, J’A’’ OU LE DECRYPTAGE DES INVARIANTS ORAUX DANS L’HUMOUR IVOIRIEN
Abstract
Bien que l’analyste se demande ce qu’est l’humour (Noguez : 2000), la problématique soulevée n’empêche pas les manifestations diverses de la réalité ainsi questionnée. Au contraire : sous ses formes écrite, gestuelle ou verbale, l’humour reste une activité humaine à dimension sociale qui adosse le rire au vécu des groupes (Bergson : 1900). On comprend alors qu’il y ait un ‘’humour juif’’ (Klatzmann : 1998), qui serait différent d’un humour ivoirien, par exemple. En Côte d’Ivoire, une longue tradition de la dérision, alimentée par les contextes sociaux et portée par les média et par les artistes, a contribué à particulariser l’humour. Certes, les publications de livres compilant des histoires drôles ne connaissent pas de réel succès, mais le zouglou2 , le nouchi3 et les performances verbales des humoristes font de l’humour un art aujourd’hui prisé dont l’oralité demeure le socle (Tidou : 2015). Ainsi, au fur et à mesure des émissions télédiffusées annuellement et autres canaux de diffusion, comme l’émission Bonjour (plus l’année concernée), l’humour ivoirien se forge une identité qui se fonde sur des invariants relevant majoritairement de l’oralité. Entre (auto)dérision et histoires drôles, rapport à la langue coloniale (le français) et réception des vagues d’immigrants, histoire collective et expérience individuelle (encore que celle-ci dépende pour beaucoup de celle-là) mâchés par le jeu verbal de l’humoriste, il s’agit pour nous de décrypter ces invariants oraux qui spécifient l’humour en Côte d’Ivoire pour en faire un humour à l’ivoirienne.