E-Spania (Jan 2014)

La mort des reines, des Trastamare aux Habsbourg. Isabelle la Catholique et Jeanne de Castille, mère et fille

  • Béatrice Perez,
  • Michèle Escamilla

DOI
https://doi.org/10.4000/e-spania.23139
Journal volume & issue
Vol. 17

Abstract

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Par ce regard croisé sur la mort de deux reines hautement symboliques, nous voudrions montrer des formes diverses de récupération historique pour la construction de la grandeur nationale. Isabelle, en fixant de façon pointilleuse, dans son testament, ses dernières volontés et les grandes lignes du gouvernement à venir, continue d’œuvrer à une sacralisation de la monarchie. Du dépouillement chrétien à la « théologisation » du pouvoir, elle incarne la quintessence symbolique d’un imperium, qui devient partout son panthéon.Lorsque la reine Jeanne s’éteignit dans la solitude de Tordesillas, le père François Borgia venait de livrer une bataille pathétique pour sauver l’âme de la vieille souveraine, dont l’irréductible aversion pour toute pratique religieuse inquiétait ses proches depuis un demi-siècle ; or, son salut personnel était en jeu mais aussi la réputation de la Monarchie catholique érigée en chef de file de la Contre-réforme.

Keywords