Akofena (Sep 2024)

L’immigration Libanaise au Sénégal, entre intégration et transition générationnelle

  • Mame Birame NDIAYE

DOI
https://doi.org/10.48734/akofena.n013.vol.6.32.2024
Journal volume & issue
Vol. 06, no. 013

Abstract

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Résumé: L’histoire du commerce colonial de l’arachide entre la France et le Sénégal fut un des éléments importants de la migration libanaise au Sénégal. Ce fut au cours des années 1870-1880 que des Libano-Syriens embarquèrent à Marseille, initialement pour les Amériques, mais débarquèrent sur la côte d’Afrique où ils développèrent le petit commerce. Au Sénégal, dès 1900 cette population va, sous l’influence coloniale, se lancer dans le négoce du commerce de l’arachide et des produits divers. Ainsi, elle disposa d’un quasi-monopole du commerce à l’origine des liens socioéconomiques très suivis avec la population locale et facilita leur intégration. Le déclin du secteur et du quasi-monopole sur le commerce à la période des indépendances en 1960, va largement contribuer à ralentir l’intégration des descendants de la première génération de migrants libanais au Sénégal. La transition générationnelle s’est moyennement effectuée et la jeune génération, souvent instruite, s’oriente de plus en plus vers l’hexagone que de retourner au pays d’origine de leurs parents méconnu et instable. La problématique fondamentale de cette question relève du rapport direct qu’il y a entre l’intégration d’une communauté libanaise et la période de croisière arachidière, mais aussi le déclin de celle-ci et une transition générationnelle peu effective. Cette communication étudie dans une approche théorique fondamentale, comment le levier économique a contribué à l’intégration d’une population migrante et en a constitué un obstacle à leurs descendants. Pour ce faire, nous avons utilisé l’approche théorique fondamentale basée sur l’exploitation de la documentation disponible, la méthode qualitative à travers l’observation directe suivie de quelques constats de terrain. A la fin, cette étude donne un éclairage sur le rapport entre l’activité arachidière et le niveau d’intégration de la première génération de migrants libanais au Sénégal. En revanche, la transition générationnelle a connu un coup d’arrêt avec le déclin de l’économie arachidière et du quasi-monopole des entrepreneurs locaux sur son commerce. Mots-clés : Sénégal, migrants, libanais, commerce, intégration.