Oléagineux, Corps gras, Lipides (Jan 2000)

ASPECTS NUTRITIONNELS DES ACIDES GRAS TRANS : Consommation en acides gras trans et risque cardio-vasculaire : Étude Aquitaine

  • Combe Nicole,
  • Boue Carole,
  • Entressangles Bernard

DOI
https://doi.org/10.1051/ocl.2000.0030
Journal volume & issue
Vol. 7, no. 1
pp. 30 – 34

Abstract

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Au cours de cette dernière décennie, les études sur la consommation d’acides gras trans (AGT) se sont multipliées pour en préciser l’impact éventuel sur le risque de maladies cardio-vasculaires (MCV). À l’origine, se trouve l’étude américaine de Willett et al. [1], conduite sur une cohorte de 85 000 infirmières suivies pendant 8 ans. Cette étude épidémiologique rapportait l’existence d’une corrélation positive entre la consommation d’AGT d’origine végétale et l’apparition de MCV. Ont suivi d’autres études que l’on peut classer en trois catégories selon leur approche expérimentale : les études épidémiologiques [2-5] longitudinales ou transversales, les comparaisons « cas-témoins » [6-11] et les interventions nutritionnelles [12-15]. Des deux premières catégories d’études, il n’émerge aucun consensus quant à l’implication éventuelle des AGT alimentaires dans le risque de MCV. Les divergences observées pourraient, en partie tout au moins, être liées à la méthode utilisée pour estimer la consommation d’AGT qui, dans certains cas, est fondée sur des enquêtes alimentaires et, dans d’autres cas, sur la teneur en AGT du tissu adipeux des sujets, connue pour refléter l’apport alimentaire en AGT des années précédentes. En effet, au-delà de considérations sur de possibles biais méthodologiques [16], comme le non-ajustement des résultats à des facteurs de confusion tels que l’âge, la consommation de tabac ou certaines pathologies, on peut faire le constat suivant : les études qui ont conclu à un effet négatif des AGT alimentaires étaient fondées, pour la plupart, exclusivement sur des enquêtes alimentaires [1-3, 11] ; celles qui ne montraient aucun effet utilisaient, le plus souvent, la composition en AGT du tissu adipeux [4, 6-9]. La carence, dans les bases de données, vis-à-vis des teneurs en AGT des aliments augmente, en outre, la difficulté à déterminer la consommation en AGT à partir d’enquêtes alimentaires. En ce qui concerne la troisième catégorie d’études, l’approche « intervention nutritionnelle » a apporté la notion d’effet « dose-réponse » entre la consommation d’AGT et les paramètres reconnus du risque de MCV. Ces études ont montré que la substitution, dans l’alimentation de sujets volontaires « sains », des acides gras saturés ou cis-mono-insaturés ou encore cis-polyinsaturés par une quantité iso-énergétique d’AGT pouvait entraîner une augmentation des paramètres sériques athérogènes, comme la lipoprotéine(a) ou encore le cholestérol associé aux lipoprotéines de faible densité (C-LDL). En outre, contrairement à certains acides gras saturés qui, par rapport à l’acide oléique, augmentent non seulement le C-LDL mais aussi le cholestérol des lipoprotéines de haute densité (C-HDL), considéré comme antiathérogène, l’acide élaïdique, dans certains cas, diminuait le C-HDL. Cependant, il faut remarquer que ces études ont porté sur des taux élevés d’AGT dans le régime, jusqu’à 11 % par rapport à l’énergie totale.

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