Ziglôbitha (Dec 2023)

L’écriture automatique corbiérienne, fondement d’un nouvel ordre poétique dans la 2ème moitié du XIXème siècle

  • Koué Kévin BOUMY

Journal volume & issue
Vol. 02, no. 08
pp. 483 – 494

Abstract

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Résumé. Dans un début du XXème siècle où la raison et la réflexion sont questionnées vu la grande capacité de l’humain à détruire l’harmonie du monde, la poésie française se laisse investir par la tentation de l’inconscient, avec la théorisation surréaliste de l’écriture dite automatique, qui s’exprime en dehors de tout contrôle exercé par la pensée. Rompre avec cette réflexion « devenue le cancer de l’art » (Lejeune Dénis, 2007, p. 75), devient un impératif. La figure de Tristan Corbière, poète discret qui a échappé à l’oubli par la conceptualisation verlainienne des poètes maudits au XIXème siècle, s’impose comme ancêtre de l’automatisme verbal. Il ressort des Amours Jaunes, unique œuvre corbiérienne, les dispositions aux antipodes des conventions : prosodie malmenée, lexique sabordé, syntaxe mal ficelée ou citations détournées et inélégamment insérées. Tout ceci confère au texte sa saveur d’art brut et primitif, en dehors des canaux bienpensants de la poésie normée. Toutefois, ces dispositions antipoétiques semblent tuer la poésie pour mieux la métamorphoser, et offrir plus de place à la spontanéité dans l’art. L’inconscient et ses modes de symbolisation jouent un rôle déterminant dans la modernité poétique. Mots-clés. L’écriture automatique – inconscient – surréalisme – poètes maudits.