Francosphères (Dec 2024)

Glissement générique et ambivalence dans Le consentement (2020) de Vanessa Springora

  • Dominique Carlini Versini

DOI
https://doi.org/10.3828/franc.2024.8
Journal volume & issue
Vol. 13, no. 2
pp. 97 – 114

Abstract

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Cet article se penchera sur la question de l’ambivalence dans Le consentement (2020) de Vanessa Springora. L’ambivalence sera envisagée selon le prisme du genre littéraire et, en particulier, de l’incursion dans le conte de fées. En effet, bien qu’il s’agisse d’un récit de vie qui prend la forme d’un témoignage réaliste, l’emprunt au conte ponctue le texte et est signalé dès son ouverture. L’étude démontrera dans un premier temps en quoi le genre du conte est pertinent pour penser l’ambivalence. Puis, l’article considérera l’emprunt au genre à travers deux axes d’analyse principaux : la figure de la mère et l’exploration de la relation entre la narratrice et « l’ogre ». L’analyse de cette relation permettra de considérer l’ambivalence du rôle de l’écriture perçue comme partie intégrante de la prédation que subit la narratrice. L’autre interrogation centrale du récit sera ainsi explorée : celle du rôle de la littérature. Cette analyse démontrera que le récit adopte une position ambivalente face à la littérature, entre attirance/admiration et méfiance, lieu de réalisation et de trahison. Elle soulignera que le projet littéraire de Springora va au-delà du simple témoignage et s’inscrit dans une longue lignée littéraire qui va du conte de fées à la littérature d’inceste contemporaine. En guise de conclusion, l’article proposera une réflexion sur l’ambivalence de la libération de la parole autour des violences sexuelles à la lumière de la réception du Consentement.

Keywords