Between (Nov 2020)
« La plus noble peinture est un poème peint » : traduire pour peindre. Dante Gabriel Rossetti lecteur de Dante
Abstract
« La vie imite l’art bien plus que l’art imite la nature », disait Oscar Wilde. La traduction des poèmes de Dante Alighieri par Dante Gabriel Rossetti peut se lire comme une expérience de vie, qui pose le modèle et la méthode d’un processus de création de soi. On peut dire que Rossetti vivait son Dante. Cette étude suggère que Rossetti inversa l’ut pictura poesis traditionnel en une dynamique d’écriture, en poésie comme en peinture, visant la fidélité non pas au sujet mais à la « nouvelle vie » du soi virtuel émergeant. Elizabeth Siddal fut la Béatrice vivante de Rossetti, et l’amour transcenda et transforma leurs vies en art. Cette étude tente d’examiner une autre forme de transmédialité réciproque, entre la vie et l’art, entre βιός et τέχνη, épitomé de l’inspiration vécue comme circulation pneumatique ou exaltation spirituelle (Aristote, Agamben). Dans une tentative de suggérer une approche différente de la vie et de l’œuvre de Rossetti comme création vitale, cet article fait grand cas des études existantes, sans avoir la place nécessaire pour les synthétiser toutes.
Keywords