Revue d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux (Mar 2018)

Production laitière à l’ouest du Burkina Faso dans un contexte d’émergence de laiteries : diversité des pratiques d’élevage et propositions d’amélioration

  • Ollo Sib,
  • Valérie M.C. Bougouma-Yameogo,
  • Mélanie Blanchard,
  • Eliel Gonzalez-Garcia,
  • Eric Vall

DOI
https://doi.org/10.19182/remvt.31521
Journal volume & issue
Vol. 70, no. 3

Abstract

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Dans l’ouest du Burkina Faso, des laiteries se heurtent à un problème d’approvisionnement en lait local, car la production est faible, saisonnée, atomisée et coûteuse à collecter. Cette étude a eu pour objectif d’identifier des leviers pour augmenter la production et réduire la saisonnalité. Elle a été réalisée chez 18 polyculteurs-éleveurs de la région des Hauts-Bassins impliqués dans la production de lait. Une analyse multivariée basée sur des variables de structures, de fonctionnement et de performance des exploitations a permis d’identifier cinq types de polyculteurs-éleveurs impliqués dans cette production : « les allaitants » à faible niveau d’intrants et à orientation pastorale à grands effectifs de vaches (T1), à effectifs moyens (T2) ; les allaitants à orientation agropastorale (T3) ; les laitiers spécialisés et à visée commerciale ayant peu recours aux fourrages verts (T4), ou à forte utilisation de fourrage vert (T5). Les types T1 et T2 se caractérisaient par une alimentation quasi exclusive au pâturage en toute saison, et un niveau de production de lait inférieur à deux litres par vache par jour au pic de lactation. Le lait issu de ces exploitations était faiblement commercialisé et rarement vendu aux laiteries. Les types T3 ont davantage eu recours aux fourrages secs et aux aliments, ce qui leur a permis d’améliorer leur production de lait commercialisée fréquemment en laiterie (env. 2 L/vache/jour au pic de lactation). Les types T4 et T5 se caractérisaient par un recours à des races améliorées, et une utilisation importante de fourrages et d’aliments achetés toute l’année, leur assurant une production de lait plus élevée (5–13 L/vache/jour au pic de lactation). Ces exploitations vendaient leur lait en totalité à la laiterie. Nos résultats soulignent que la production était fortement pénalisée par une alimentation trop pauvre en aliments et en fourrages de qualité, et que la saisonnalité des mises bas aggravait la chute de production en fin de saison sèche.

Keywords