Revue Marocaine des Sciences Agronomiques et Vétérinaires (May 2012)
Déterminisme du ruissellement et de l'érosion hydrique de la parcelle au versant en milieu méditerranéen marneux
Abstract
La lutte contre l’érosion hydrique passe par une meilleure compréhension et modélisation des mécanismes en jeu depuis les zones « source » jusqu’aux zones de dépôt des sédiments. Ce papier présente et analyse 4 années de mesures du ruissellement et de l’érosion au niveau de trois stations de mesures construites sur le bassin versant de Kamech (Cap Bon, Tunisie) à l’exutoire d’une parcelle agricole (1.32 ha), d’une ravine (1.37 ha) et du micro-bassin (15.2 ha) englobant la parcelle et la ravine. L’objectif de ce papier est de tester les facteurs déterminants du ruissellement et de l’érosion sur chaque site et de comparer le fonctionnement hydro-érosif entre les trois stations. Les résultats montrent un comportement hydrologique et érosif très similaire aux trois échelles. Le ruissellement apparaît principalement guidé par la dynamique de fermeture des très nombreuses fentes de retrait qui apparaissent chaque été sur le bassin. De bonnes corrélations linéaires entre pluie et lame ruisselée ont pu être établies sur les trois stations en différenciant les périodes avant et après le cumul de pluie de 250 mm. Les masses érodées présentent de bonnes corrélations avec les débits maximaux (R² entre 0.64 et 0.97) et avec les masses érodées aux autres stations (R² de 0.88 à 0.96). Grâce à ces relations, les masses érodées ont pu être reconstituées pour les événements ruisselants sans données d’érosion mesurées, ces événements contribuant à moins de 20% des bilans érosifs. Sur les 4 années de mesure, les taux d’érosion atteignent 29.2 t/ha/an pour la parcelle, 38.4 t/ha/an pour la ravine et 22.1 t/ha/an pour le microbassin. Les différences de taux d’érosion s’expliquent principalement par i) la contribution des flancs de la ravine mesurées par des suivis topographiques, ii) la présence au sein du microbassin de zones de parcours (3.6 ha) peu productrices de sédiments.