Recherches (Dec 2015)
Mauricio o las elecciones primaria d’Eduardo Mendoza : des personnages et une ville en proie au desencanto
Abstract
À la mort de Franco, le roi Juan Carlos I accède au pouvoir comme l’avait prévu le dictateur. Rien ne doit bouleverser l’ordre établi depuis la fin de la Guerre civile, todo está atado y bien atado selon la formule consacrée. Et pourtant l’Espagne va vivre une succession de bouleversements, de « crises » sur le plan politique, économique et sociétal : les premières élections démocratiques de 1977, la création des Autonomies et la crise de l’identité nationale, la reconnaissance du Parti Communiste Espagnol, la Constitution, les accords de la Moncloa, le 23-F, l’affaiblissement de l’Église catholique, l’éruption d’un mouvement tel que La Movida aux antipodes de certaines valeurs dont celle de la famille traditionnelle… Eduardo Mendoza, fer de lance d’une génération d’écrivains d’après-guerre, situe son roman Mauricio o las elecciones primarias dans les années 1980, à la veille des élections autonomiques en Catalogne. Il met en scène trois personnages et leurs acolytes qui, par leurs réflexions, leur analyse de la société catalane, dépeignent non seulement la situation politique, sociale et économique de cette autonomie particulière mais aussi les transformations qu’a vécues l’Espagne dans le lent processus de transition qui mène le pays d’une dictature à une démocratie moderne. Barcelone, ville phare de ce roman, est le centre d’une action complexe où l’heure des bilans est arrivée. Le desencanto semble régner dans toutes les sphères de la société comme réponse aux désillusions nées du changement impossible, de lo que pudo haber sido y no fue. Mais, est-ce une simple posture intellectuelle des personnages ? La ville en est-elle le reflet ? N’assistons-nous pas à l’éclosion d’une nouvelle société pragmatique où le paraître semble de mise, où la fracture sociale s’agrandit, où seule la perspective des futurs Jeux olympiques semble apaiser les dissensions politiques et sociales… ? Ne sommes-nous pas en présence d’une jeunesse qui aurait abandonné le train de l’illusion collective… ?
Keywords