SHS Web of Conferences (Jan 2022)
Les verbes d’apparence dans le français-en-interaction. Formes, fonctions et distributions de sembler, paraître, avoir l’air, avoir l’impression et donner l’impression dans un corpus de débats politiques et de réunions d’entreprise
Abstract
La présente contribution propose une analyse de cinq verbes d’apparence du français tels qu’ils émergent dans un corpus de 28h d’interactions naturelles documentant des débats publics, des débats télévisés et des réunions d’entreprise. Après avoir résumé à grands traits l’état de la littérature, qui se caractérise par des analyses sémantiques, syntaxiques et énonciatives le plus souvent effectuées sur des exemples inventés ou fortement décontextualisés, la contribution présente les données et méthodes mobilisées pour une intégration de facteurs plus pragmatiques, comme la variation en termes de genres de discours et d’environnements séquentiels/interactionnels. Cette intégration est opérée par une double analyse quantitative et qualitative. L’analyse quantitative rend compte de la distribution, significative, des lemmes par genres, par rôles communicationnels, par positionnements séquentiels et par réalisations énonciatives (notamment présence ou absence d’un pronom de première personne). L’analyse qualitative se concentre sur les variations de sens imputables aux différences de positions séquentielles (notamment la position initiative par rapport à la position réactive) et de types de portée (en termes de factualité) ; on se concentre alors sur l’expression de loin la plus représentée, il me semble (que), tout en proposant des comparaisons ponctuelles avec d’autres verbes, notamment la seconde expression la plus représentée, j’ai l’impression (que).