Sciences, Eaux & Territoires (Jun 1998)
Gestion du risque d'inondation et méthode Inondabilité : une perspective socio-économique
Abstract
Dans cet article, nous rappelons les grandes lignes de la méthode Inondabilité (Chastan et al., 1995). À partir des modèles hydrologiques en débit-durée-fréquence (QdF), nous pouvons quantifier aussi bien l'aléa et la vulnérabilité. Et grâce à une unité de mesure commune (une période de retour), nous pouvons comparer ces deux grandeurs et obtenir in fine une carte de risque. Ces résultats facilitent une négociation objective permettant de définir des aménagements « raisonnables » et par là même « optimisés » en considération des multiples enjeux liés aux cours d'eau : risque mais aussi ressource en eau et environnement. Nous tentons ensuite de mettre en évidence l'originalité de la méthode Inondabilité par rapport à certaines méthodes classiques utilisées jusqu'à présent en matière de gestion des risques, particulièrement dans le domaine de l'estimation économique des aménagements de protection. Le concept de coût moyen annuel des dommages, en tant que principal estimateur de la vulnérabilité, ne nous paraît pas en effet adapté à la situation actuelle de l'occupation des sols dans les fonds de vallée et de l'aménagement de nos rivières. Nous préférons une analyse en termes de risque maximal acceptable, qui s'inscrit dans une vision positive de la mise en valeur de l'espace. Cette approche permet de donner des réponses d'aménagements adaptés aux besoins locaux de l'occupation du sol et d'améliorer l'optimum économique global.