INRAE Productions Animales (Feb 1997)

Production semi-intensive au pâturage de caprins à viande en zone tropicale humide : le cas des cabris Créoles sur pangola (Digitaria decumbens) en Guadeloupe

  • G. ALEXANDRE,
  • G. AUMONT,
  • J. FLEURY,
  • O. COPPRY,
  • P. MULCIBA,
  • A. NEPOS

DOI
https://doi.org/10.20870/productions-animales.1997.10.1.3976
Journal volume & issue
Vol. 10, no. 1

Abstract

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Dans la Caraïbe, le mode de production animale le plus répandu est l’élevage au pâturage. Différents travaux menés sur l’exploitation du pangola (Digitaria decumbens) par les chèvres Créoles à viande en Guadeloupe sont présentés. Le troupeau est conduit toute l’année au pâturage de façon intensive (conduite de la reproduction, prophylaxie, fertilisation, irrigation, charge animale). La production de chèvres en système allaitant valorise le système fourrager testé (1385 kg de sevrés/ha) et le système intensif permet l’expression du potentiel de ce génotype performant. L’augmentation du chargement de 1390 à 1980 kg de poids vif par hectare ne s’accompagne pas de baisses des performances de reproduction et d’allaitement mais d’une augmentation de la mortalité pré-sevrage de 7 à 10,5 %. Un mode de gestion rotatif basé sur l’âge de repousse du fourrage n’a pas permis d’améliorer la qualité pastorale du fourrage offert mais a sans doute accru le parasitisme gastro-intestinal des jeunes sous la mère. Une réduction notable des apports de concentrés aux mères (près de 46 % d’énergie totale) a pu être appliquée sans altérer leurs performances zootechniques. Les performances à l’herbe des jeunes en croissance sont de près de 37 g/j de croissance du sevrage jusqu’à l’âge de 11 mois. L’élevage des chevreaux mâles ou femelles sur pâturage intensif de pangola produit en moyenne 1130 kg de croît/ha/an. Un enrichissement de la prairie en légumineuse n’a pas permis d’augmenter de façon sensible la croissance des jeunes boucs. Un mode de pâturage en avant de jeunes chevrettes au sortir du sevrage a permis d’améliorer leurs résultats d’élevage. Les méfaits de l’intensification fourragère sont discutés : mauvaise maîtrise agronomique des pâtures, accumulation de biomasse fourragère résiduelle, dégradation progressive de la valeur pastorale des prairies, augmentation de l’incidence parasitaire. L’intérêt de promouvoir une intensification raisonnée des systèmes de pâturages tropicaux est présenté.