Revue Internationale des Francophonies (Jun 2020)

Le parlement, acteur diplomatique pour le rayonnement du Cameroun à l’OIF

  • Daniel Nebeu

DOI
https://doi.org/10.35562/rif.1071
Journal volume & issue
no. 7

Abstract

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Le Cameroun, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, est un pays multiculturel. Ce multiculturalisme bien qu’imposé, est devenu un atout et a consolidé son intégration au monde moderne. Il s’ensuit que l’accession du pays à l’indépendance de ses deux territoires, le Cameroun oriental et le Cameroun occidental, jadis administrés respectivement par la France et l’Angleterre, a encore enrichi sa diversité culturelle. D’emblée, le premier Président Ahmadou Ahidjo a dû faire face à un dilemme concernant l’adhésion de l’État aux organisations internationales à caractère culturel, notamment à la Francophonie et au Commonwealth pour des raisons de stabilité interne. L’embarras d’Ahidjo peut se justifier par le fait qu’il était au centre de la gestion des indépendances, de la réunification, du fédéralisme et de l’unification du Cameroun. Le deuxième Président Paul Biya, arrivé au pouvoir en 1982, a attendu près d’une décennie avant que le pays soit accepté comme membre à part entière de la Francophonie. Pour y parvenir, c’est l’activisme de l’institution parlementaire à travers les élus du peuple qui a aussi déterminé la présence de l’État dès 1991 à la Francophonie. À l’explication, lors de la première rencontre de création de l’Association internationale des parlementaires de langue française du 17 au 18 mai 1967, l’Assemblée nationale du Cameroun faisait partie des membres fondateurs qui ont su mener la diplomatie parlementaire avec délicatesse au sein de l’AIPLF puis de l’APF. Un elfe parlementaire qui a influencé la politique étrangère du Cameroun. C’est ce qui permet d’émettre l’hypothèse selon laquelle le parlement est le maillon essentiel dans le fonctionnement d’un État au regard des insidieuses problématiques transnationales sur lesquelles il est appelé à donner son avis. Il travaille pour l’intérêt commun des citoyens, il fait recours au compromis pour la stabilité des institutions, il amende et vote tous les textes de lois nationaux et internationaux, il contrôle les autres institutions… Bref, il exerce l’autorité de l’État. Il convient donc d’étayer le travail des parlementaires camerounais pour ce qui est de leur marge de manœuvre dans la politique étrangère au sein de la Francophonie. La présente réflexion s’intéresse à la contribution des acteurs nationaux dans la définition de la politique étrangère des États vis-à-vis de la Francophonie.