INRAE Productions Animales (Jul 2011)

Analyse de la mortalité bovine en France de 2003 à 2009

  • J.B. PERRIN,
  • C. DUCROT,
  • J.L. VINARD,
  • P. HENDRIKX,
  • D. CALAVAS

DOI
https://doi.org/10.20870/productions-animales.2011.24.3.3258
Journal volume & issue
Vol. 24, no. 3

Abstract

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La mortalité bovine est un problème important, tant au plan économique que du point de vue du bien-être animal. Nous avons analysé les données enregistrées dans la base de données nationale d’identification de 2003 à 2009, décrivant la carrière d’environ 75 millions de bovins, afin de fournir des statistiques fiables de la mortalité bovine en France. Les résultats de cette étude constituent un référentiel pouvant être utilisé pour évaluer des situations observées en élevage. En moyenne sur cette période, le risque de mortalité périnatale des mâles et des femelles atteignait respectivement 7,9% et 6,0% dans le cheptel laitier, et 4,7% et 3,2% dans le cheptel allaitant. Le risque de mortalité annuel moyen des animaux de plus de deux ans était de 3,5% chez les laitiers et de 2,0% chez les allaitants. La mortalité des bovins laitiers était significativement plus élevée que celle des allaitants pour les dix classes d’âge étudiées, sauf celle de un à deux ans. La modélisation des données hebdomadaires a permis de décrire la saisonnalité des taux de mortalité, qui était différente selon le sous-groupe populationnel considéré. Les taux de mortalité des veaux de moins de sept jours présentaient notamment deux pics d’ampleur équivalente (en décembre et juillet), tandis que les autres classes d’âge présentaient un pic principal en hiver, visiblement associé chez les adultes au pic de vêlage. Les résultats de cette modélisation ont par ailleurs révélé une augmentation significative des taux de mortalité de 2003 à 2009, probablement en partie due à l’épizootie de fièvre catarrhale ovine qui s’est propagée en France en 2007-2008. L’augmentation des taux de mortalité bovine a déjà été constatée dans de nombreux pays, suggérant la nécessité de mettre en place des mesures correctrices.