AMJAU, African and Mediterranean Journal of Architecture and Urbanism (Jul 2021)
De la «topophilie»
Abstract
Amitié du lieu, amitié avec un lieu, la «topophilie» rend compte de la relation intense qu’attachentles humains à un lieu. Une sorte de géographie affectivequi associe de façon solidaire les territorialités et les temporalités et dont la «topo-analyse»et la «chrono-analyse», constituentl’approched’étudedes lieuxen tant que mémoire et esprit et en tant qu’espace heureux et d’amitié.Or, la «topophilie» semble contrariée par la globalisation, ses valeurs économiques et son imaginaire consumériste. Dès lors, la «topophobie» s’installe pour donner naissance à des lieux anxiogènes, désagréables, inhabitables, à unecrainte du lieuet à une homogénéisation des paysages et une banalisation des lieux. Une architecture anxiogène, un bâtiment écrasant, le vertige à partir d’une certaine hauteur, un paysage trop vaste, un canyon abrupt entre deux parois rocheuses, sont des lieux qui effraient, inquiètent, paniquent. Les éviter relève de la «topophobie». Pour ainsi dire, que la «topophilie»et la «topophobie»participent contradictoirement à l’écologie existentielledont l’objectif est l’habitabilité de la Terre, qui ne peut se réaliser qu’en combinant les territorialités de notre existence à nos temporalités et inversement. Les topophiles misent sur la coopération, l’entraide et l’harmonie entre les humains et le monde vivant, alors que les topophobes optent pour la compétition, l’intérêt privé et la technique, en laquelle croient indéfectiblement
Keywords