L’estive entre « biens communs » et « biens collectifs »
Abstract
Dans les Pyrénées, le caractère collectif des formes d’appropriation et des modes de gestion des ressources pastorales en font l’une des rares survivances en France d’une gouvernance en biens communs mise en valeur par les travaux d’E. Ostrom. Pour les autres usagers de la montagne cependant, l’espace pastoral tend à être envisagé comme un espace « ouvert à tous », fournisseur de biens collectifs matériels et immatériels (paysages, biodiversité, nature, liberté…). Dans le cadre de cet article nous proposons d’interroger les modalités de prise en charge publique de l’activité pastorale par le prisme de ce statut complexe, entre communs et collectif. Cette réflexion nous fournit l’occasion de questionner une approche de la pastoralité envisagée uniquement à travers le regard extérieur porté sur l’activité pastorale. Nous pensons au contraire qu’il existe une pastoralité « du dedans », dans laquelle la dimension collective de l’appropriation et de l’usage des ressources pastorales constitue l’un des fondements des appartenances sociales et des constructions identitaires des éleveurs transhumants.
Keywords