Revue Gouvernance (Jan 2010)

Démocratie constructive et gouvernance de la technique : les conditions de la gouvernance démocratique dans un processus technique et social complexe : l’exemple du projet européen Cowam-in-Practice dans la gestion des déchets radioactifs

  • Sylvain Lavelle,
  • Gilles Hériard Dubreuil,
  • Serge Gadbois,
  • Claire Mays,
  • Thierry Schneider

DOI
https://doi.org/10.7202/1038920ar
Journal volume & issue
Vol. 7, no. 2

Abstract

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Il existe au sein des théories et des pratiques de la gouvernance démocratique une tendance dominante qui trouve son origine dans la pensée dialogique contemporaine, celle de Habermas en particulier, et dans une moindre mesure, celle de Latour et Callon. Les modèles dialogiques se distinguent par le privilège qu’ils accordent à des degrés divers à la discussion et à l’entente, au risque de favoriser les dispositifs institutionnels de démocratie délibérative et participative, tels que le débat public ou la conférence de citoyen. Le modèle de la démocratie constructive apparaît en comparaison comme une voie alternative qui permet de combler certaines lacunes des modèles dialogiques. Le modèle de la démocratie constructive peut s’appliquer au sein de la gouvernance de la technique dans les secteurs où la tendance dialogique est manifeste et où elle tend à conforter une forme de « technocratie éclairée ». Le dispositif du projet européen Cowam-in-Practice (CIP) propose une expérimentation inspirée par la démocratie constructive dans la gestion des déchets radioactifs, issus pour l’essentiel de l’exploitation des centrales nucléaires. La voie de la démocratie constructive mise à l’épreuve dans ce processus technique et social complexe vise une transformation du système de relations entre acteurs ainsi qu’une consolidation de l’autonomie tant heuristique que stratégique de la société civile.