Ziglôbitha (Oct 2023)
Crise cacaoyère et reconversion socioprofessionnelle des producteurs : l’exemple des aventuriers agricoles de Lolobo reconvertis en tisserands de pagnes baoulé (1970 - 2011)
Abstract
Résumé : " Le succès de ce pays repose sur l’agriculture". Cette maxime bien connue des populations ivoiriennes est à l’actif des progrès économiques agricoles réalisés au cours des années 1970. Ce « boom économique » qui a fait rêver plus d’un, a été frappé de plein fouet par la crise cacaoyère qui est survenue à la fin de la décennie. Les PAS mis en application en vue de résoudre la crise n’ont pas donné de résultats satisfaisants. En quête de nouvelles solutions de sortie de crise, les autorités ivoiriennes ont désormais mis l’accent sur la revalorisation du patrimoine culturel et artistique. Par conséquent, la plupart des « bodifouè » (aventuriers agricoles) de Lolobo qui allaient autrefois vers l’ouest et le sud-ouest en quête de forêt à exploiter œuvraient désormais à la régénérescence du métier du pagne baoulé. À travers des travaux d’auteurs et d’enquêtes orales menées dans les villages de la sous-préfecture de Lolobo, la présente étude vise à restituer la résilience des aventuriers agricoles par le biais de leur reconversion en tisserands de pagnes baoulé. En effet, autrefois l’accès facile à la terre permettait aux aventuriers agricoles de faire des profits. Mais, la réduction drastique du couvert forestier, l’épuisement des fronts pionniers, la dégradation du régime climatique avec l’apparition d’une nouvelle espèce d’adventice et de maladies du cacao ont précipité la Côte d’Ivoire dans une crise cacaoyère qui a eu d’énormes répercussions sociales sur les planteurs de Lolobo. Ces derniers se sont tournés vers le métier du pagne mieux structuré avec la facilité d’écoulement des produits sur le marché local et international. Ce pagne a retenu l’attention de l’OAPI dès 2011 en vue de sa labellisation. Mots-clés : Crise cacaoyère, reconversion, aventurier, tisserands, Lolobo